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 les traumatismes psychiques

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Aela
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MessageSujet: les traumatismes psychiques   les traumatismes psychiques Icon_minitimeJeu 9 Juin - 12:50

Les traumatismes psychiques.

La privation de stimulus, c'est-à-dire l'absence de stress, correspond à la mort. La stimulation excessive est dangereuse et peut, si elle dépasse les capacités d'adaptation du sujet, laisser la place à un état pathologique irréversible.

Dans le stress normal, l'individu réagit par des réponses adaptées. Dans le stress pathologique, les capacités d'adaptation sont dépassées et deviennent inopérantes, ce qui provoque des troubles de l'adaptation transitoires ou durables.

Le stress est la réaction physiologique de l'individu soumis à une agression, à une menace, à une situation imprévue. Cette réaction touche aux domaines somatique, psychique et moteur. Le stress focalise l'attention, mobilise les capacités mentales, et incite à l'action. Mais un stress continu et élevé peut être délétère et entraîner des troubles organiques (cardiaques, digestifs, etc.).

Freud utilise le terme de « trauma » et considère qu'il s'agit d'un choc violent, surprenant le sujet qui ne s'y attendait pas, et qui s'accompagne d'effroi.

L'effroi correspond à un état d'horreur, au-delà de la peur, de l'angoisse et du stress. Il traduit la rencontre avec le réel de la mort (le sujet est face à la mort, il est dans une position de survie ou face à un autrui décédé).
Face à la représentation impossible de la mort, le traumatisme représente une véritable effraction psychique (ou encore ce qu'on pourrait appeler, une faille psychique, une blessure narcissique, une déchirure psychique, …).

Contrairement aux effets du stress qui disparaissent dès la fin de la situation stressante, l'image traumatique, elle, installe au cœur du psychisme du sujet une véritable menace interne dont les effets sont à court et à long terme. L'image traumatique, qui est une image du réel, est irreprésentable, donc elle n'a aucune représentation pour la porter, c'est-à-dire qu'elle n'est pas supportable pour le psychisme de l'individu.
Selon Lebigot, l'image traumatique ne se comporte pas comme un souvenir, elle reste intacte, au détail près, et lorsqu'elle surgit à la conscience (lors d'un cauchemar ou dans la vie éveillée), c'est toujours au présent, comme un événement en train de se reproduire (alors que le souvenir s'efface avec le temps et est vécu comme du passé).

Cette effraction dans le fonctionnement du sujet va provoquer une blessure psychique irrémédiable se manifestant par des troubles psychiques importants. La menace est interne, alors qu'elle est externe lors d'un stress.

Un événement, malgré son aspect spectaculaire, peut ne pas avoir été, pour tel sujet, traumatique et, en revanche, l'avoir été pour un autre. C'est le vécu subjectif du sujet qui est traumatique, et pas l'événement en lui-même.

La preuve de la nature traumatique d'un événement n'est apportée qu'après coup, par un syndrome de répétition traumatique. C'est alors une répétition du vécu de l'événement traumatique dans les cauchemars et/ou dans la vie éveillée (flash-back) qui hante le sujet sans que celui-ci ne puisse s'y opposer.

Dans le stress, le sujet fait face à la menace, il mobilise ses ressources défensives et parvient à maintenir à l'extérieur de son psychisme toute image réelle.
Selon Freud, dans le trauma, une image du réel de la mort va faire effraction dans le psychisme et s'y incruster, comme un corps étranger interne.

En effet, les stimulations sont prises en charge par les représentations déjà présentes dans l'inconscient du sujet. Le sujet déforme ce qu'il perçoit pour créer du sens. La rencontre avec le réel ne se fait jamais car à sa place se présente une réalité élaborée dans un réseau de représentations. L'image traumatique, elle, pénètre telle quelle dans le psychisme et ne trouve dans l'inconscient aucune représentation pour l'accueillir, la lier, la transformer.

Suite à un trauma, on peut avoir des répercussions psychiatriques, des répercussions psychologiques immédiates, et des répercussions psychiatriques et psychosociales à long terme. Nous allons voir chacune d'entre elles.

En ce qui concerne les répercussions psychiatriques, on peut avoir des états anxieux comme un stress dépassé où le sujet est submergé par l'angoisse (agitation désordonnée, cris, troubles psychosomatiques, …), les troubles de la conscience (états confusionnels), les psychoses délirantes aiguës (le surgissement de la question de la mort est impossible à gérer, survient alors un délire paranoïaque).
On peut avoir aussi un syndrome psycho-traumatique précoce : le syndrome de répétition envahit la conscience du sujet. Il arrive que le sujet ne sorte pas de l'effroi du moment traumatique. Le survivant est dans un état d'hébétude, de sidération, fasciné par une scène à laquelle lui seul assiste.
On trouve les troubles thymiques où le sujet est dans un état dépressif immédiat. Un épisode maniaque ou mélancolique peut apparaître.
Peut survenir des déclenchements psychotiques : le trauma déclenche une psychose chronique, schizophrénique ou paranoïaque chez les sujets de structure psychotique.

Les répercussions psychologiques immédiates concernent :
- La menace interne : après l'événement, le sujet ne se sentira en sécurité nulle part. La mort peut être pensée comme étant omniprésente. Le sujet « ne se sent plus comme avant ».
- La honte et l'abandon : la honte empêche le sujet de raconter à son entourage ce qu'il vient de vivre. On trouve alors un malentendu avec les proches et un repli sur soi agressif. La victime se sent porteuse d'une « souillure ».
- La culpabilité : elle n'est pas toujours consciente. Dans l'immédiat, elle est surtout à l'origine d'un surcroît de souffrance.

Les répercussions psychiatriques et psychosociales rendent surtout compte d'une névrose traumatique qui associe un syndrome de répétition traumatique et des symptômes associés tels que des modifications caractérielles, des troubles de l'humeur, des troubles anxieux et des troubles des conduites (évitement, retrait, fuite).
L'état de stress post-traumatique concerne le développement de symptômes. L'événement est constamment revécu et s'accompagne de souvenirs répétitifs et envahissants (flash-back) et de rêves répétitifs concernant l'événement. Le sujet met en place un évitement persistant des situations associées au traumatisme. On trouve souvent une somatisation (troubles organiques sans cause médicale) et une hyper-vigilance.
On trouve des troubles anxieux : les altérations anxieuses et phobiques s'installent dès les premières semaines après le traumatisme et peuvent persister au moins deux ans après celui-ci. Des troubles paniques peuvent se mettre en place. La souffrance phobique, centrée sur les conséquences du traumatisme, est à l'origine des conduites d'évitement, de sentiment de dépendant et de défiance.
Dans les troubles dépressifs, la symptomatologie dépressive est très élevée dès le dixième jour qui suit le traumatisme.
Les modifications de la personnalité concernent un nouveau rapport avec le monde et avec soi-même, une nouvelle manière de percevoir, de ressentir, de penser, d'aimer, de vouloir et d'agir.
Dans les troubles des conduites, on trouve l'abus d'alcool et de tranquillisants « pour calmer l'anxiété », les problèmes d'impulsivité (inadaptation, insatisfaction), les idées suicidaires et le suicide.

Source : les traumatismes psychiques de Michel de cleroq et François Lebigot.
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