Les mécanismes de défense

Les mécanismes de défense servent à protéger le psychisme contre une représentation insupportable, inacceptable.
Toute réalité est retranscrite en représentation afin que le psychisme puisse y mettre du sens. Il y a alors une mise à distance de la réalité trop brute pour le psychisme. Les représentations des choses, événements, etc. permet d’y mettre du sens et d’être acceptées par le psychisme.

Cependant, lors d’une réalité vécue comme brute, c’est-à-dire lorsque la personne se retrouve face au réel, face à une représentation inacceptable pour le psychisme, le psychisme ne peut pas la supporter, il risque de s’effondrer. Se mettent alors en place des mécanismes de défense pour protéger le psychisme et éloigner la représentation insupportable.

Exemple de représentation insupportable : l’inceste, un événement traumatique, la mort, un conflit, etc. Tout peut engendrer une représentation insupportable en fonction de la structure psychique de la personne et de son vécu.

Parmi les mécanismes de défense, il y a le refoulement. Le refoulement permet de faire passer la représentation insupportable du conscient vers l’inconscient. C’est enfouir l’insupportable au plus profond de nous-mêmes. Le refoulement a l’avantage de nous « faire oublier » l’insupportable, mais il peut échouer et entraîner des symptômes, c’est ce qu’on appelle le « psychosomatique ». Dans le psychosomatique, la représentation insupportable, non totalement refoulée, resurgit par des maux du corps (maux de tête, maux de ventre, paralysie, troubles cardiaques, etc.). A défaut de pouvoir dire ce qui ne va pas, c’est le corps qui parle.

L’échec du refoulement peut mener à d’autres mécanismes de défense que l’on retrouve dans les psychoses, à savoir les hallucinations et les délires. La représentation, non refoulée mais toujours inacceptable, doit être déchargée. Elle va alors se décharger dans la réalité sous la forme d’hallucinations et de délires. La personne, ne pouvant supporter la réalité, s’en créer une autre.

Hors refoulement et hallucinations et délires, d’autres mécanismes de défense existent, comme le clivage (une pensée en tout ou rien : tout est noir ou tout est blanc, sans nuances), la pensée magique (balayer une pensée par un geste), ou encore supprimer l’affectif par des actes. Dans le deuil ou la dépression, la colère peut être un mécanisme de défense, car être en colère contre quelqu’un ou quelque chose permet de ne pas penser à ce qui nous chagrine.

En bref, les mécanismes de défense sont nombreux et variés et dépendent de la structure de notre psychisme.

Je me suis par ailleurs demandée si les croyances n’étaient pas des mécanismes de défense contre une réalité insupportable. En effet, les mécanismes de défense nous éloignent d’une réalité trop brutale pour notre psychisme. Or, croire en quelqu’un ou en quelque chose, c’est mettre de la distance avec la réalité via ce quelqu’un ou quelque chose.

Par exemple, si nous croyons en Dieu et que nous pensons que Dieu nous récompense ou nous puni, lorsque qu’il nous arrive un malheur, penser que Dieu nous a puni et qu’il nous faut alors être meilleur, c’est finalement ne pas accepter la réalité brute et se protéger par ce type de croyance.

Les croyances, parfois très prononcées, peuvent amener l’être humain à réaliser des actes en faveur de leurs croyances. Cela peut être des prières, des rituels, mais aussi des sacrifices humains ou autres.

Le psychisme humain est d’une complexité telle qu’il en est fabuleux, mais il peut aussi être destructeur et/ou autodestructeur. Il peut se persuader de quelque chose pour modifier la réalité et la rendre plus acceptable, plus maîtrisable. Parce que ne plus rien maîtriser et être sans défense c’est trop angoissant et trop dangereux pour la survie de notre psychisme.