Troubles de la personnalité (TP)

Les troubles de la personnalité.

Quelques définitions :

Tempérament = composante innée de la personnalité liée à un substrat physiologique.

Caractère = composante acquise de la personnalité au cours du développement de l'individu.

Personnalité = organisation stable et unique du psychisme, constituée à la sortie de l'adolescence et qui résulte de l'intégration dynamique de composantes cognitives, pulsionnelles et émotionnelles.

Traits de personnalité = dimensions de la personnalité retrouvées dans ses interactions avec autrui et avec l'environnement, et dans sa perception du monde.

Le trouble de la personnalité :

La personnalité du sujet est à l'origine d'une souffrance du sujet lui-même ou de son entourage, de troubles du fonctionnement social.

Selon l'OMS, les troubles de la personnalité correspondent à des modalités de comportement profondément enracinées et durables consistant en des réactions inflexibles lors de situations personnelles et sociales de natures très variées. Ils représentent des déviations extrêmes ou significatives des perceptions, des pensées, des sensations et particulièrement des relations avec autrui par rapport à celles d'un individu moyen d'une culture donnée.

Le DSM IV définit trois grands groupes de troubles de la personnalité (TP) :

Groupe A : TP psychotiques :
Personnalité paranoïaque.
Personnalité schizotypique.
Personnalité schizoïde.

Groupe B : TP narcissiques :
Personnalité narcissique.
Personnalité borderline.
Personnalité dyssociale.
Personnalité histrionique.

Groupe C : TP névrotiques :
Personnalité évitante.
Personnalité obsessionnelle-compulsive.
Personnalité dépendante.

La CIM 10 définit différents types de personnalité :

La personnalité paranoïaque :

Le paranoïaque perçoit le monde comme étant hostile, prêtant une malveillance aux autres, ce qui le rend méfiant, soupçonneux, interprétatif. Sa personne est au centre, surévaluant son importance.

La personnalité schizoïde :

Le schizoïde préfère les activités solitaires. Il investit peu les autres, ne manifeste pas d'émotions et ne réagit pas aux éloges ni aux critiques. Son monde imaginaire et ses activités d'introspection l'occupe principalement. Cette personnalité évolue peu dans le temps.

La personnalité schizotypique :

Le schizotypique apparaît comme excentrique, bizarre. Il peut avoir des idées de référence, un vécu persécutoire, des distorsions cognitives, des perceptions étranges. Les affects sont pauvres ou inadéquats et les situations sociales sont facilement angoissantes.

La personnalité antisociale ou psychopathique, ou dyssociale :

Le psychopathe est insensible à l'autre et ne peut avoir de relation durable. Il peut utiliser, trahir, leurrer sans remords. Ses décisions sont souvent impulsives, dans le passage à l'acte, avec une intolérance à la frustration et des manifestations caractérielles. Seul son intérêt du moment compte au mépris des règles et des normes sociales.

La personnalité borderline ou limite :

C'est un polymorphisme clinique. On retrouve une perturbation de l'image de soi ou de l'identité, avec un sentiment de vide, une angoisse de l'abandon, une instabilité relationnelle, une impulsivité dans les comportements.

La personnalité histrionique :

L'histrionique donne à voir, usant de séduction pour plaire au plus grand nombre et dans ce but, est sensible à la suggestion. Ses relations demeurent superficielles, avec souvent un évitement ou des troubles de la sexualité. Sa vie doit être intense émotionnellement et donc dramatisée, théâtralisée.

La personnalité narcissique :

Le narcissique a une perception grandiose de lui-même. Il a un désir de réussite et de performance prédominant sur le reste et se voit comme un être spécial. Il cherche la reconnaissance de personnes importantes, l'amour idéal et l'admiration des autres. Il a peu d'empathie et tend à se servir des gens.

La personnalité évitante ou anxieuse :

Le sujet évitant se perçoit comme incompétent et sans intérêt. Il est toujours dans l'appréhension des événements, la crainte d'être critiqué ou rejeté (hypersensibilité). Il limite donc les situations où il pourrait être confronté aux autres, et se montre inhibé. Il recherche la sécurité.

La personnalité dépendante :

Le sujet dépendant ne sait pas prendre seul ses décisions et ses responsabilités. Il s'appuie complètement sur les autres avec l'angoisse d'être abandonné et seul, quitte à suivre l'autre sur des points qui ne lui conviennent pas.

La personnalité obsessionnelle-compulsive ou anankastique :

L'obsessionnel se montre rigide et têtu, alors que l'indécision et le doute existent en lui. A s'attacher aux détails, son perfectionnisme nuit à l'achèvement des tâches. Il supporte mal qu'on ne fasse pas à sa manière, et a du mal à déléguer. Il est scrupuleux sur les règles et la morale. Sa dévotion pour le travail et la productivité prend le pas sur les relations.

(liste non exhaustive).

Source : L'ECN en fiches. Psychiatrie.

Attention, on parle ici de troubles de la personnalité, la limite entre le normal et le pathologique est floue, mais ce qu'il faut bien comprendre c'est que quelqu'un ayant une personnalité schizoïde ou schizotypique n'est pas schizophrène. Dans le cas de la schizophrénie, on a des idées délirantes, des hallucinations, une perte de contact avec la réalité qu'on ne trouve pas dans une personnalité schizoïde ou schizotypique.